Peut-on réussir sur les réseaux sociaux sans montrer son visage ?
La question se pose forcément quand on décide de lancer sa marque sur les réseaux sociaux. Je ne sais pas si mes coachés sont représentatifs, mais 90% d’entre eux (d’après une étude réalisée par l’institut pifomètre) sont réticents à l’idée de se montrer sur les réseaux. A contrario, ils partagent l’idée reçue que c’est un incontournable pour réussir sur les réseaux sociaux.
Cette idée reçue viendrait-elle des comptes influenceurs ?
Les entrepreneurs les prennent souvent en exemple pour réfléchir à leur stratégie. Une grande majorité des influenceurs se mettent en scène et il y a une raison à ça, ce qu’ils vendent c’est leur image. Donc ils suivent une logique de starification, pour chercher à créer un maximum d’identification de leur audience. Et à attiser une curiosité toujours renouvelée envers leur contenus. Ils jouent sur le penchant naturel de l’être humain à connaître à la vie des autres. C’est la même mécanique qu’un journal people, sauf qu’ils sont leurs propres paparazzi et éditeurs.
Se montrer sur les réseaux sociaux quand on est entrepreneur ?
Cette stratégie a été appliquée par des entrepreneurs aussi, plus particulièrement par de nouvelles marques. Les influenceurs vont faire un savant mélange avec des ingrédients de leur vie et leur sujet de prédilections (mode, sport, beauté ou autre), et intégrer au discours des partenariats avec des marques. Des entrepreneurs font la même chose, à la différence que la marque est la leur et que le dosage est différent.
De l’importance du dosage
Le dosage justement est important. Se montrer ne veut pas forcément dire exposer sa vie privée. A vous de fixer la limite où vous voulez et de garder en tête votre objectif, qui est de mettre votre image au service de la marque. D’en faire un élément de votre communication. Pas le sujet, évidemment.
Quand Modetrotter, Makemylemonade ou Shanty biscuits se mettent en scène sur le compte de leur marques, c’est au service du produit ou de la marque. Pour expliquer un choix, une étape de la vie d’entreprise, leur expérience, présenter une collection, emmener dans les coulisses etc… Avant tout.
Définir les limites est important car le corolaire de la mise en scène façon influenceur, peut être de provoquer l’agacement. Comme on ouvre Closer chez le coiffeur, on suit certains comptes influenceurs aussi, parce qu’on adore les détester. Un effet qu’on pourrait à tout hasard qualifier, d’effet Kim Kardashian.
La stratégie de l’influenceur, appliquée à la marque
Un dégât collatéral provoqué par la stratégie elle-même, quand elle repose à 100% sur le la mise en scène de la personne. Pour garder cette attention, il faut toujours trouver de nouvelles révélations à faire, donc repousser la limite. Envoyez les aménagements, adoptions de chiens, préparatifs de mariage et bébés. Toi-même tu sais. Attention, je ne dis pas que l’effet Kim Kardashian est forcément mauvais pour le business. On voit bien que ça cartonne. Tout dépend de ce que tu veux tout vendre et à qui, c’est une question de cohérence.
Quelle image souhaitez-vous pour votre marque ?
D’où l’importance de savoir où vous la placez et quelle image vous voulez pour votre marque. Si vous voulez aller plus loin sur la question des mécanismes psychologiques qui entrent en jeu, je vous invite à lire l’article de Slate “Pourquoi suivons-nous sur les réseaux sociaux des personnes qu’on déteste ?”
L’effet de l’incarnation est bien réel. Mais il ne passe pas forcément par la stratégie de l’influenceur quand on est une marque, un entrepreneur ou un indépendant. Ce n’est qu’une option.
Ils cartonnent sans se montrer
Vincent Lelièvre (44,8K), M. Moustache (81k), Asphalte (65k) et bien d’autres.
On peut s’identifier à un personnage sans visage incarné (coucou les romans), s’attacher à une marque pour ses valeurs, ses produits, son offre innovante et son image. La starification d’un CEO n’est pas un passage obligé. Ce qui compte, ce sont des échanges authentiques, un contenu créatif et un discours qui a de la personnalité.
Incarner différemment
Et l’incarnation ne passe pas obligatoirement par le visage d’un fondateur. On peut incarner une marque à travers ses clients, ses ambassadeurs/experts, des mannequins, une équipe, un avatar et même une voix.
La question n’est pas tant : est-ce que je veux ou dois me montrer, mais comment je crée une relation et de la confiance avec ma communauté. Puisqu’on est bien là pour ça.
Et si tu veux te lancer mais que tu n’oses pas, surtout ne pas se mettre la pression. Il faut y aller progressivement, au fil du temps.
Je suis Aurélie Leleu, Consultante Réseaux sociaux. Tu peux écouter cet épisode du podcast LES ATELIERS RÉSEAUX SOCIAUX ici. Et me retrouver sur Insta @letstolc ou sur le groupe Facebook Les Ateliers Réseaux sociaux.